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Que vaut la vie d'un homme ?

Que vaut sa vie, s’il a trente-sept ans et est intérimaire sur le chantier EPR de Fla manville ? Une grue tourne, heurte la passerelle sur laquelle il se déplace ; il tombe. Et meurt. On devra interrompre les travaux. On jurera qu’on en a tiré toutes les leçons. Il aura fallu la mort d’un ouvrier pour modifier l’installation de ces grues, cause d’un nouveau retard du chantier « exemplaire » du fleuron du nucléaire de troisième génération… Une enquête judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire.  Cette mort d’homme a été à l’origine d’une autre enquête, de l’Autorité de sûreté nucléaire. Le rapport est accablant pour le groupe Bouygues, responsable à la fois du gros œuvre et du service infirmier. Non seulement ses responsables sont pointés du doigt pour des pratiques de sous-déclaration des accidents, mais ils en étaient informés tout à fait officiellement depuis le mois d’août 2010. La vie ou l’intégrité physique des hommes compte peu face à des impératifs de profit ménagés entre pression des délais et sous-traitance en cascade. Que vaut la vie d’un homme, s’il travaille dans l’automobile ? Il habite en Seine-Saint-Denis ou dans le Nord. Et apprend qu’il sera jeté à la poubelle avec l’usine. « Ce n’est pas d’actualité ! » clame la direction de PSA, jouant sur les mots, mise à mal par la révélation, par la CGT, d’un document et de projets qui auraient dû rester confidentiels jusqu’au « second semestre 2012 », soit après la séquence électorale, présidentielle et législative… Les documents stratégiques du constructeur, établis pour les actionnaires, eux, sont explicites : à l’horizon 2015, le groupe entend augmenter sa marge de profits hors Europe occidentale. Son premier dirigeant, Philippe Varin, entonne le refrain des « coûts salariaux » exorbitants. En réalité, ces mêmes salariés ont contribué à attribuer un bonus exceptionnel de 5 euros par action qui en vaut autour de 30. Vive la rentabilité à deux chiffres pour les actionnaires ! Et ceinture ou la rue, pour ceux qui produisent les richesses. Dans un cas comme dans l’autre, il est inutile d’attendre quoi que ce soit du pouvoir en place. Sa politique est tout entière et exclusivement tournée vers la satisfaction de ces intérêts égoïstes. Et pendant ce temps là, les médias du service public continue leur manipulation. Ici, c’est Le Pen, dont les propositions économiques ne se démarquent en rien de ces dogmes ultralibéraux. Pas plus que son souci de diviser les travailleurs entre eux ne se distingue de la stratégie sarkozyste mise en œuvre depuis le discours de Grenoble. Là, c’est Éric Besson qui n’a rien de bien substantiel à dire à ces hommes et femmes de Sevelnord et Aulnay-sous-Bois. Et pour cause. Il partage avec le premier dirigeant de PSA, et son Premier ministre, la même obsession : comment accentuer encore et toujours le partage des richesses nées du travail en faveur des privilégiés de la fortune ? Curieusement, les trois responsables ont la même idée : « Réduire le coût du travail », en reportant une part des cotisations de protection sociale (Sécu et accidents du travail) sur la consommation. Bref, on étrangle à un bout les salaires de ceux qui produisent et, à l’autre, un peu plus leur pouvoir d’achat par l’impôt indirect. Exemplaire… 

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