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Congé de parternité

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Congé de parternité

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Faut-il allonger le congé paternité ? Oui, bien sûr !

    Ce droit pour les salariés, créé en 2002, rencontre un réel succès ; près de deux pères sur trois le prennent. Les faits con­firment l’évolution des mentalités : les hommes sont désormais plus investis dans l’éducation de leurs enfants. La présidente du Medef a proposé d’en allonger la durée : chiche ! Elle propose aussi de le rendre obligatoire. Or aujourd’hui déjà, l’employeur ne peut pas le refuser ; il convient donc de regarder pourquoi cer­tains pères ne le prennent pas. Il y a ceux qui n’entrent pas dans les conditions, étant donné la précarité dans laquelle un grand nombre de jeunes travailleurs se trouvent (par exemple : il faut deux cents heures de travail dans les trois mois précédents, le congé n’est pas cumulable avec des indemnités de chômage.). Il y a ceux dont les salaires sont supérieurs au plafond de la Sécurité sociale (2 946 euros par mois) qui, de fait, vont perdre en rémunération puisque l’indemnité versée par la Sécurité sociale est limitée à ce plafond. Pourquoi ne pas proposer le maintien du salaire par l’employeur durant le congé : voilà un engagement qui ne ferait pas supporter aux salariés le poids de cette obligation  La proposition de la responsable du Medef est étonnante à plus d’un titre. Cette orga­nisation refuse obstinément toute obliga­tion supplémentaire, notamment en ce qui concerne le financement de la protection sociale. On l’a vu pour les retraites de base, on le constate encore pour les com­plémentaires comme pour l’assurance chômage. Comment compte-elle financer la mesure ? Il n’y a pas eu d’engouement non plus pour la proposition allonger le congé maternité à vingt semaines, comme le recommandait l’Europe ! La raison avancée par Mme Parisot est de changer le regard des employeurs : le congé paternité augmenté obligerait les entreprises à se réorganiser et considérer tous les salariés comme des parents en puissance, et pas seulement les femmes qui subissent de ce fait des discriminations. Les écarts de rémunérations brutes sont toujours de 27 % ! Pourtant, les lois contre les discri­minations salariales et professionnelles entre les femmes et les hommes sont nom­breuses, la dernière en date (2006) s’était donné comme objectif de « supprimer » les écarts au 31 décembre 2010 ! Á la faveur de la loi sur les retraites, ce délai a encore été repoussé et les décrets d’appli­cation ne sont pas sur la table. Voilà des « obligations » qu’il serait urgent de met­tre en œuvre ! La raison de cette proposition est peut-être qu’elle permet d’ouvrir un débat pare-feu : parlons de parentalité masculine afin de faire oublier les choses qui fâchent ! Cer­tes, il est nécessaire d’ouvrer à changer les mentalités des employeurs et des salariés et, dans ce sens, développer les mesures qui permettent aux pères de s’impliquer davantage. Il faut aussi appliquer les lois qui existent pour réduire les écarts de salaires entre femmes et hommes, renégo­cier les classifications afin de revaloriser les métiers exclusivement exercés par des femmes, s’attaquer vraiment au temps par­tiel contraint, qui concerne presque exclu­sivement les femmes et, au contraire, réduire le temps de travail pour tous, développer un service public d’accueil des jeunes enfants, créer un service public d’aide à l’autonomie, accessibles à tous et sur tout le territoire. Tous les leviers (fiscalité, aides publiques, sanctions financières) doivent être utilisés pour inciter les entreprises – la fonction publique est aussi concernée – au respect de la mise en œuvre des objectifs d’égalité   

le 13 avril 2011