« L’argent ne fait pas le bonheur de celui qui n’en a pas », écrivait Boris Vian. Les dernières statistiques officielles attestent un creusement des inégalités depuis 2004. Résumons à gros traits : les pauvres sont toujours aussi nombreux et aussi pauvres mais les riches sont de plus en plus riches. Les revenus du patrimoine ont ainsi augmenté de 11 % chaque année en 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008. À peu près dans la même période, les revenus d’activité ont progressé de 39 % pour les 0,01 % de Français les plus riches. L’avènement de Nicolas Sarkozy et la mise en place du bouclier fiscal n’ont évidement pas inversé une tendance que va accélérer la prochaine réforme de l’ISF. C’est de cet écart que naît le ras-le-bol français. La question sociale doit être au cœur de l’année qui vient et donc des choix électoraux de 2012. Échaudés par les mots creux et les promesses évanouies, les électeurs attendent des transformations profondes. Les suicides en série chez France Télécom mettent l’accent sur des conditions de travail rendues inhumaines, une obsession de la baisse du coût du travail qui broie des vies, des techniques de management qui culpabilisent les salariés jusqu’à les faire désespérer d’être. Au cœur de l’entreprise, les droits de l’homme sont violemment affectés. La précarité qui est la marque de la majorité des emplois créés contamine les rapports au travail lui-même. Alors qu’il devrait être le terreau de la construction des destinées individuelles et collectives, il devient un parcours du combattant. Cette préoccupation reste au cœur de l’actualité sociale
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